-” Je suis issue de femmes a qui on a fait croire qu’elles n’avaient pas l’intellect nécessaire pour assumer les grandes tâches.

Je suis issue de celles qui se sont abaissées à la peur de ceux qui voulaient se sentir grands.

Je suis l’héritière de celles qui ont cru que leurs sensibilités féminines étaient sans valeurs, niaises ou hystériques.

Je suis la fille de la fille de la fille de toutes celles qui ont appris à baisser les yeux et fermer leurs bouches pour rentrer, inconfortable, dans la petite case convenable. De celles qui ont porté le fardeau de l’honore, sans y avoir droit, privé des élans de la liberté.

Je suis l’accumulation de leurs rêves étouffés jusqu’à l’extinction et j’en ressens encore les terreurs de la soumission. Je transpire encore la frustration qui rend palpable la pression de ce lègue, depuis la nuit des temps.

J’ai en moi cet idéal dormant, effrayé qu’à son réveiller les cailloux ne viennent lapider son dessein fantastique… Ou que les égos féroces ne brûlent les plans de sa grandeur.

Et mes songes magiques restent alors secrets, ensevelis dans les décombres de ceux de mes aïeules. Nos aspirations refoulées ont fait les ruines sur lesquels, la femme moderne tente de s’épanouir aujourd’hui. Mais il est encore là ce souffle aux relents acides qui ronge nos chimères au parfum d’utopie.

J’aspire à la démesure sublime qui tisse les liens entre les aimés et leurs coeurs.  Je vois l’architecture phénoménale de ce qui nous relie, entre nous et au delà… Mais cela ne peut rentrer dans le cadre de la petite page blanche qui m’a été donné.

Et si le miracle était de percevoir l’horizon car tous les murs sont effondrés?

Et si nos réalisations ne pouvaient s’échafauder que dans ce vide de cendres de nos rêves brûlés?

Et si nous étions les guides de l’élévation, car notre meilleur ami est le silence, protecteur de nos possibles incroyables qui dévastent les pensées Raisonnables de ceux qui veulent être nos Maîtres.

Je voudrais pouvoir être convaincue et crier de joie:

 “Je suis la dernière de celles là !! Et la première à planer dans l’air de la liberté.”

Alors, je suis venue, encore, à cette dimension, pour en briser les chaines transmises.

Expérimenter, avec passion, encore, de frôler cette liberté, si irréelle ici et maintenant.

M’incarner encore dans cette peau limitée, dans cette chair lourde des traumas passés, dans ce sang qui hurle de revenir à zéro, de faire table rase et d’oser germer encore.

De mon coeur à mon esprit j’invoque cette liberté d’être et de faire, de rêver et de pratiquer cette paix libre reliée à l’infini .

De mes mots j’en appelle à ce qui est de plus lumineux en moi, espérant que les voiles se déchirent et que la splendeur de mon âme, ici, ose se révéler.

Je prie, j’invoque, je supplie, je me tord en tout sens, cherchant la voix juste pour m’élever plus haut encore vers ce que l’on appel Dieu et me pardonner pour tout ce que j’ai renié.

Je vous pardonne, oui, de m’avoir aveugler dans un Dieu de crainte.

Pardon à tout ceux dont j’ai laissé l’aura divin être noircie par les crachats de peur de mes anciens et ces livres ignorants éjaculant des dogmes, pour nous écraser sous le poids de la culpabilité et des tabous.

Je pardonne à tout ce qui a plongé mon esprit dans la honte de son animalité, de sa bestialité même, et m’éloigner un peu plus de la vérité sauvage et pure.

Je pardonne à tout ce qui a écrasé ma puissance cosmique et tellurique, ma féminité intuitive, au profit de petits pouvoirs mesquins, soumis au grandes peurs de l’égo.

Et si je ne retiens qu’une chose de la vie, c’est ce pardon libérateur, comme un phénix, qui mène à la gratitude.

Toutes ces attentes avec lesquelles la vie se plombe ! L’enrobe d’orgueil qui se déguise en droits et devoirs.

Lourde est ma pensée de toutes ces projections du mieux, du plus, plus grand, plus haut, plus puissant.

Censure insidieuse, venin assassin s’infiltrant dans mes demandes. Et mes paradoxes flamboient et mes connexions s’éteignent.

Libérer, alléger, c’est mon coeur qui le demande, alors mon intellect au 100 000 références inutiles, lâche donc mon appel pure et propre, laisse le s’envoler au delà, plus loin encore, au delà du par delà, jusqu’à ce qu’il soit un murmure aux oreilles divines.

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